images

Il serait trop beau si on pouvait nettoyer les données web à notre guise, surtout celles qui dérangent. J’entends par nettoyer: supprimer toute trace en ligne. Plus possible d’accéder à la ressource qui dérange ni directement( erreur 404) ni par moteur de recherche.

Hélas, la majorité des entreprises qui surfent sur cette tendance du marché de la gestion de l’image numérique, et qui proposent des prestations pour « nettoyage les données du net » oublient juste de mentionner sur leurs sites que des fois il n’est pas possible de faire disparaître les données qui dérangent.

Pour les personnes/structures qui ont l’intention de s’adresser à ce genre d’entreprises de « nettoyage de données du net », sachez qu’il faut distinguer deux sortes d’obligations de prestations :

  • Obligation de moyens : l’entreprise de nettoyage s’engage à mettre œuvre les moyens nécessaires pour faire disparaître les données qui dérangent. Toutefois, si l’objectif n’est pas atteint, les frais ne sont pas remboursés.
  • Obligation de résultats : l’entreprise s’engage également à mettre en œuvre les moyens nécessaires pour faire disparaître les données qui dérangent. Si l’objectif n’est pas atteint, l’entreprise rembourse les frais avancés par le client.

Comment nettoyer les données du net?
Le nettoyage de données se décline en deux actions complémentaires:

  1. Nettoyage des données à la source : par la force de la loi, il est possible de nettoyer la ressource qui dérange. Pour ce faire, la CNIL met à disposition un courrier type à adresser au webmaster qui gère le site qui héberge les données qui dérangent.
  2. Nettoyage des données dans les moteurs de recherche : une fois la ressource supprimée, il faudra s’adresser aux moteurs de recherches (ex : Google) pour demander de ne plus indexer la dite ressource.

Quoi faire s’il n’est pas possible de nettoyer les données du net?

Si par la force de la loi, il n’est pas possible de supprimer la ressource qui dérange, ou bien malgré les sollicitations, le propriétaire du site ne tient pas à supprimer la mention négative, il est possible de minimiser l’impact de cette mention négative afin de préserver votre réputation en ligne.

En effet, l’accès au web est généralement réalisé via les moteurs de recherche. Si la mention négative est présente à la 5ème /10ème page des moteurs de recherche (50ème/100ème positions dans les résultats), alors il y a peu de chances que des gens tombent sur la mention négative.

Dans le cas contraire, il faudra s’en préoccuper et reléguer la mention négative aux 50ème/100ème positions dans les résultats des moteurs de recherches. Pour ce faire : création de contenu.

La création de contenu est une démarche à la fois complexe et volontariste

  • Complexe : car il faudra nécessairement créer divers médias sociaux et trouver le moyen de lier ces médias afin d’influencer le classement des moteurs de recherches. Selon le secteur d’activité, l’objet de la mention négative, certains médias seront plus appropriés que d’autres.
  • Volontariste : parce que la création de contenu en vue d’occulter des données qui dérangent est une démarche qui s’inscrit dans le temps. Il faut compter des semaines pour voir son contenu indexé convenablement. Aussi, la qualité du contenu est primordiale. Un contenu qui n’est pas relayé sera difficilement positionné par les moteurs de recherche dans les premiers résultats. A éviter : les copier/coller (duplication du contenu) et l’insertion des mots clés à tout va.

Mot de la fin

Le meilleur moyen pour éviter les tracas du « nettoyage des données sur le net » est la prévention : contrôler les données qu’on diffuse et veiller sur les données diffusées à notre sujet.
Pour certaines professions, la prévention passera par une présence effective et une diffusion de contenu régulière et soignée sur internet.
C’est tout pour moi, à vous la parole :-)

Plan

La planification de stratégies et de plan d’actions sur le web social devient une étape primordiale pour une entreprise qui veut bien exploiter sa communication sur ces nouveaux territoires. Cependant, pour bien réussir ce pari, il y a quelques règles de base à respecter.

Se poser les bonnes questions

Ceci vous permettra d’établir, de manière claire, vos besoins et objectifs par rapport à l’univers conversationnel qui vous entoure. Toutes les entreprises n’ont pas besoin d’être présentes sur les médias sociaux, c’est peut être votre cas. Les médias sociaux sont avant tout des conversations à écouter, à produire et à gérer, donc si vous n’en voyez pas l’utilité n’y allez surtout pas!

1. Qu’est ce que vont vous procurer les médias sociaux? La réponse à cette question est au cas par cas. A chaque entreprise, ses besoins et ses objectifs. Ceci dit, si vous n’êtes pas présents sur les médias sociaux, vous pouvez juste en écoutant ce qui ce dit sur vos produits et services, connaître leurs points forts et points faibles en vue de les améliorer. Si vous êtes déjà présents, vous aurez l’opportunité d’engager des discussions avec votre audience pour améliorer vos produits/services, innover et fidéliser.

2. En quoi les médias sociaux vous aideront à atteindre vos objectifs en interne? Que vos objectifs soient liés à la notoriété, à la vente, à la communication ou au recrutement, il faut bien les connaître afin de les décliner en orientations sur les médias sociaux que vous allez cibler.

Aujourd’hui, les décideurs qui se trouvent le plus confrontés aux problématiques du web social sont des DG, des responsables ventes, marketing, communication, RP 2.0 et RH. Je sais que les process en interne sont très cloisonnés mais pourquoi ne pas en parler à vos collaborateurs, peut être que vous vous ruminez les mêmes questions au fond.

3. Quels sont les moyens humains et matériels dont vous disposez? Si les médias sociaux ne demandent pas un investissement matériel de taille comme les médias traditionnels (Presse, TV, Radio), ils exigent néanmoins, de l’attention, de l’écoute et de l’égard. C’est ce qu’on appelle l’engagement. Avant de faire le pas vers le social, entourez vous des bonnes personnes en interne et selon votre budget, des bons spécialistes. Réussir sa posture conversationnelle nécessite avant tout de savoir ce qu’on a comme ressources et comme moyens, et de bien l’utiliser pour concrétiser ses objectifs.

Auditer votre image en ligne

Où on parle de vous? Qui parle de vous? Comment? A quel sujet?  C’est à ces questions auxquelles répond un audit d’image. Il vous permet d’éclairer l’environnement informationnel et conversationnel qui vous concerne et vous donne les clés d’une stratégie efficace sur les médias sociaux.

Pourquoi efficace? Parce qu’avec les résultats d’un bon audit d’image vous saurez dores et déjà où se trouvent les gens/communautés qui parlent de vous, quels sont les principaux sujets évoqués et quelle dimension réputationnelle est la plus impactée. Sur cette base, vos pourrez assoir votre stratégie conversationnelle et communautaire de manière réfléchie et ciblée.

Allier donc, la réalité de vos besoins et objectifs au pouls de votre image en ligne vous garantira un résultat meilleur dans la planification de votre stratégie et actions sur les médias sociaux.

Pour le reste, ne baissez jamais la garde. Restez toujours à l’écoute de votre marché en ligne, redoublez d’efforts dans votre engagement sur les espaces sociaux et avec les communautés avec lesquelles vous avez choisi d’être et armez vous de patience car c’est les plus tenaces et persévérants qui récoltent le plus de bénéfices.

A votre disposition bien sûr pour échanger. N’hésitez pas à me laisser vos commentaires.

Crédits image de garde: http://www.flickr.com/photos/plan1/4215830691/

tendances_veille

Nous avons contribué récemment à un livre blanc sur les tendances de la veille en 2011, à l’initiative de PowerOn, agence webmarketing spécialisée dans les médias sociaux. Merci à Clémentine Liss et Jean François Ruiz,  les coordinateurs du projet.

Ont participé également à ce livre blanc :

Notre humble contribution à ce livre collaboratif, concerne la veille sur les médias sociaux à vocation des entreprises ou institutions désireuses de gérer leur notoriété en ligne et protéger leur image dans le web.

Avant d’évoquer les tendances, nous parlons dans un premier temps de l’état actuel de la veille des médias sociaux :

  • La maturité des techniques de collecte des documents et conversations. En effet, plusieurs projets Open Source permettent d’accéder facilement aux API des sites sociaux ou de crawler de larges domaines du web. (Cf. « La recherche d’information à l’ère du web social»)
  • Le nombre important d’applications gratuites dédiées à la veille sur le web social. Ces applications sont soit dédiées à un service social donné comme Twitter ou bien agrègent des données en provenance d’une multitude de plateformes sociales comme Facebook et LinkedIn.
  • Le grand coup de promotion aux médias sociaux suscité par les soulèvements populaires dans les pays arabes. Ces médias sont considérés désormais comme un média de relai et d’expressions (Cf. Le pouvoir politique des médias sociaux). Ils ont plus de crédits auprès des agences de presse, des journalistes et des politiques. Exemple intéressant : tableau de bord Twitter d’Eljazeera
  • Des retours d’expériences probants sur la veille des médias sociaux, outre atlantique et en France
  • Débuts d’expérimentations pour intégrer les données issues du web aux données de l’entreprise, notamment les données CRM (CaptainDash)
  • Les moteurs de recherche classiques intègrent la recherche en temps réel (Google) et les scores issus des médias sociaux (Bing)
  • Les médias sociaux génèrent un volume important de données, très difficiles à gérer par des processus 100% humains.
  • Ignorance, dénigrement ou méfiance vis-à-vis des médias sociaux par les décideurs. D’où, le peu de crédit accordé à la veille. Mais dès qu’une crise survienne, comme le cas de Nestlé, ils s’empressent de créer des profils sociaux sans réelle stratégie derrière.
  • L’analyse des données collectées et les corrélations possibles sont très peu exploitées dans les outils de veille. Le passage Données –> Information manque souvent.

Dans ce contexte, voici comment nous pensons que les choses vont évoluer en 2011/2012 :

  • La prise de conscience progressive des décideurs de l’importance de la veille des médias sociaux grâce à la multiplication des  crises qui sont survenues par le passé ou qui surviendront dans le futur. Les professionnels du domaine joueront un rôle important dans la sensibilisation et la formation des décideurs à la culture du web social.
  • L’utilisation de la veille des médiaux par les politiques en vue des prochaines échéances électives en France et ailleurs dans le monde, prévues en 2012 pour sonder et influencer les opinions.
  • L’intégration des données de la veille des médias sociaux aux données de l’entreprise pour constituer des tableaux de bords décisionnels globaux. L’environnement numérique deviendra partie intégrante de l’environnement global de l’entreprise.
  • L’intégration des processus de veille des médias sociaux au sein des processus de l’entreprise. Dorénavant, le décideur prendra en compte les tendances et informations remontées en temps réel pour prendre ses décisions.
  • La prise de conscience progressive du volume important des données à traiter et du besoin d’automatiser la collecte.
  • Une meilleure exploitation du web sémantique afin de donner plus de sens aux données collectées.
  • Intégration des aspects de géo-localisation dans les besoins en veille des médias sociaux, surtout à des fins Marketing et sécuritaires.
  • Vulgarisation progressive de l’expression : social media monitoring au sein des sociétés et dans le milieu universitaire
  • La veille des médias sociaux suscitera de plus en plus de challenges (entre autres analyse du son et de l’image) et par conséquent de plus en plus de projets Open Source.
  • Utilisation de la veille des médias sociaux pour prédire le comportement des individus et des institutions. (Cf. Recorded Futures).

Afin de consulter les autres contributions du livre blanc Tendances Veille 2011, vous pourrez télécharger ce livre à cette adresse: http://www.tendances-veille.com/.

Partagez-vous notre vision des médias sociaux ? Avez-vous des compléments ou des retours à nous faire sur votre expérience de veille ?

Vous êtes les bienvenus pour partager avec nous vos avis :-)

Image de garde

C’est à cette question que j’ai tenté de répondre mardi 22 mars 2011 lors d’une conférence pour le réseau Audencia au côté de Mathilde Pasty, sociologue, et de Christopher Lemoine, responsable communication de Michel & Augustin.

Tout d’abord quelques éléments pour bien comprendre le contexte auquel sont confrontées aujourd’hui les marques dans leur communication, leur marketing et leur prise de décision ainsi que les meilleurs pratiques à adopter pour une communication réussie sur les médias sociaux.

La puissance des médias sociaux par des chiffres clés:

Les chiffres clés de l’utilisation des médias sociaux: Mise à jour depuis la dernière version de 2010.

- Facebook: réseau social fort de ses 640 Millions d’utilisateurs dans le monde et près de 22 millions en France est l’un des médias les plus populaires. Il passe d’un réseau « privé » grand public à un réseau plus professionnel avec de plus en plus de marques qui y ouvrent leurs pages de discussions.

Youtube: plateforme de partage de vidéos la plus populaire au monde. Depuis son rachat par Google en 2006, Youtube est à l’origine de la plupart des vidéos qui circulent sur Facebook et qui produisent du buzz.

Twitter: réseau de microblogging le plus populaire aux USA. Twitter a aussitôt pris de l’importance aux yeux des marques. Une étude avait démontré qu’en 2009, plus de 20% des conversations sur Twitter concernaient les marques. Aujourd’hui, ce pourcentage serait surement dépassé. Pour ses 5 ans, Twitter vient d’annoncer quelques chiffres qui confortent son succès.  Pour son utilisation en France, malgré quelques études douteuses, il n’y a aucun chiffre officiel.

LinkedIn: Réseau social professionnel. Vient de passer le cap des 100 millions d’utilisateurs dans le monde. La France est dans le Top15. La semaine dernière, ils ont annoncé l’ouverture de leur bureau à Paris.

Foursquare: réseau social de géolocalisation. Prend chaque jour de l’ampleur, il  atteint aujourd’hui 6,5 millions d’utilisateurs dans le monde.

Les cas d’écoles qui ont gravé l’importance des médias sociaux pour les marques

Gestion de crise:

Le cas Domino’s Pizza: En Avril 2009, deux employés mettent sur Youtube une vidéo qui a provoqué un buzz très négatif sur l’image de marque et la réputation de Domino’s. Dans la foulée, le président prend les règnes de la communication et répond par une autre vidéo affichant fièrement le logo de la marque, où il reconnait de manière transparente l’impact de cette vidéo sur l’image de marque et explique clairement les mesures prises à l’encontre des 2 employés, sans oublier de rassurer sur l’intransigeance de Domino’s face aux mesures d’hygiène. Sa réponse a fait taire le Bad Buzz et permit de rassurer les clients de Domino’s Pizza.

Le cas de Nestlé: En mars 2010, Greenpeace poste une vidéo où elle dénigre le produit Kit-Kat, marque phare de Nestlé. La 1ère erreur de Nestlé a été de censurer la vidéo sur Youtube, ce qui a été l’élément déclencheur du buzz négatif et de l’effet boule de neige qui s’en est suivi. La vidéo a été reprise par d’autres sites militants et les personnes mécontentes déferlaient leur colère sur le mur Facebook de la marque en reprenant dans leurs avatars le logo « Nestlé Killer ». La 2ème erreur de la marque a été de s’adresser aux personnes avec un ton rude, sarcastique et de supprimer les commentaires où figuraient le logo « Nestlé Killer ». Le mur Facebook de Nestlé s’enflamme et sa propre communication lui échappe! Et même en postant son mea culpa quelques temps plus tard, le buzz négatif ne s’est pas estompé pour autant.

En mars 2011, Nestlé se retrouvera, 1 an plus tard sous les projecteurs des médias sociaux.  Après le tweet d’un client mécontent du service client du magasin Nespresso Montréal et la reprise des détails de l’histoire sur Eco89, Nespresso a répondu à ce post et aux nombreux commentaires en mettant en avant leur posture d’écoute sur les réseaux sociaux.

Nestlé est donc passée d’une marque qui s’était laissée dépasser par les médias sociaux à une marque qui tient bien les règnes de sa communication sur ces nouveaux médias.

Création d’opportunités:

Le cas de DELL: En 2005, Jeff Jarvis, journaliste américain très déçu de la qualité du matériel et du SAV de DELL écrit un billet sur son blog avec un ton mécontent. Ce billet est repris par d’autres blogueurs, ainsi que par la presse comme Business Week au point d’affecter la vente de Dell et le cours de bourse. Après cette histoire, Dell a commencé à répondre aux clients mécontents et a lancé son propre blog en juillet 2006, et en Février 2007 IdeaStorm, une plateforme qui accueille et regroupe les idées, les débats et votes de sa communauté.

Aujourd’hui, forte de ses 1,5 millions de followers sur Twitter, la marque tire bien profit de son audience en distribuant des coupons de réductions sur Twitter, en répondant aux sollicitations, et en innovant directement avec sa communauté. Ce qui lui a permit en 2009, d’engranger + de 2 millions $ via ce canal.

Le cas de Starbucks: Étant une marque très engagée avec ses communautés sur Facebook et Twitter, la marque attise l’intérêt de ses fans, discute et interagit avec ses communautés, et fait de son audience une force de proposition et de relai. Telle est la formule gagnante de Starbucks sur les médias sociaux. Ce qui lui permet de tirer profit de cette audience en ramenant de la clientèle dans ses magasins et en les fidélisant.

Quid de l’utilisation des marques françaises de Facebook , Twitter et des blogs?

Les meilleures pratiques pour une communication réussie sur les médias sociaux

D’après l’analyse de la communication des marques françaises sur Facebook, Twitter et les blogs, il se dégage des « Best Practices » qui prouvent que sur les médias sociaux, il est définitivement question d’engagement pour une communication réussie et productive de ROI (Retour sur Investissement).

Je vous laisse découvrir ma présentation et en tirer les meilleurs enseignements pour votre propre utilisation des médias sociaux.

J’invite les marques citées dans cette présentation, ainsi que d’autres marques intéressées, à venir partager avec nous leur expérience des médias sociaux. La parole est à vous!

Logo Telmi11

Le mardi 29 mars se tiendra à  Lille le forum Telmi’2011 sous le thème: Entreprise et e-réputation: indices, indicateurs, identité. J’aurais le plaisir d’y participer notamment à la table ronde de clôture sur le thème: indices, indicateurs, identité… jusqu’où va l’e-réputation?

Pour consulter le programme complet et la liste des intervenants c’est ici!

Si vous souhaitez venir débattre avec nous, vous pouvez vous inscrire gratuitement ici: www.forum-telmi.fr

Au plaisir de vous y rencontrer peut être ;)

twitter_bird_sick2

Malheureusement ce billet ne vous donnera pas le nombre d’utilisateurs de Twitter en France. Et sachez qu’il n’y aucune entité officielle « honnête », à mon humble connaissance, capable de donner ce chiffre précisément, Twitter Inc.  Himself. Amal a sollicité Twitter France et Twitter US pour obtenir ce chiffre sans aucune réponse.

Pour obtenir le chiffre exact, à mon sens, il faudra mettre autour de la table :

Option 1 :

  • Les fournisseurs d’accès à l’internet qui sont capables d’analyser les logs de connexion aux sites web et peuvent mesurer le nombre d’internautes qui accèdent à Twitter.com ou à un service client Twitter (ex: Hootsuite, Seesmic) en HTTPS
  • Les fournisseurs de forfaits téléphoniques qui sont capables d’analyser les logs d’utilisation des services mobiles et peuvent mesurer le nombre d’internautes qui accèdent à Twitter.com ou un service client Twitter (Hootsuite, Seesmic) en mode sécurisé depuis leur téléphone
  • Twitter Inc. qui dispose du nombre de profil qui ont déclaré vivre en France (ou Fuseau Horaire) ou qui ont activé la fonctionnalité de géomarquage. Donc, un utilisateur résidant en France, qui n’a pas déclaré vivre en France ou n’a pas activé la fonctionnalité géolocalisation, n’est pas reconnu comme utilisateur de Twitter en France.

Option 2 : réunir l’ensemble des clients Twitter, Twitter.com y compris, et disposer des logs de connexion ainsi que du nombre d’utilisateurs qui ont déclaré un lieu en France (ou le fuseau horaire Paris) ou ont activé la fonctionnalité de géomarquage.

Ainsi, en croisant les données fournies, autant dans l’option 1 ou 2, nous pourrions obtenir le chiffre exact. Exercice assez difficile, voir irréalisable surtout que le nombre d’utilisateurs évolue chaque heure. Il faudrait alors mettre en place un compteur temps réel.

L’exception parisienne

Apparemment, il y a une agence parisienne Semiocost capable de nous livrer le chiffre exact, dixit : « Aujourd’hui, sur les 210 millions d’utilisateurs de Twitter, 2 400 000 sont en France et près de 9% ont protégé leur compte« . L’ annonce est avant tout paradoxale : comment peut-on donner le nombre d’utilisateurs en France à l’unité près, 2 400 000 et pas un de plus, et donner une approximation pour la proportion des comptes protégés. Les gens savent bien faire la différence entre 8,9%, 9% et 9,1%, alors soyons précis jusqu’au bout.

Quid de la méthodologie qui permet de donner exactement le nombre d’utilisateurs ? Je cite l’agence : « L’étude a porté sur un échantillon de 52 millions de profils Twitter créés jusqu’au 1er mars 2011 – soit environ 24% de tous les profils. Semiocast a mobilisé ses outils sémantiques multilingues pour identifier le lieu déclaré par les utilisateurs dans leur profil Twitter. Au total, 1,1% de tous les profils géo-localisés sont en France. Dans le classement des pays par nombre d’utilisateurs de Twitter, la France se place en 17ème position, loin derrière les États-Unis, le Japon et le Brésil. Le premier pays européen est le Royaume-Uni, 4ème mondial, avec 10 500 000 utilisateurs«  ==> L’échantillon est très représentatif pour une telle étude, toutefois la méthode de répartition des comptes par pays est insuffisante pour obtenir l’exactitude du chiffres.

Cette méthode ne permet pas de comptabiliser les utilisateurs qui utilisent Twitter en France et qui n’ont pas déclaré leur ville ou pays et n’ont pas activé l’option de géomarquage . Combien sont-ils ? Je ne sais pas. Ce que je sais :  le chiffre exact 2 400 000 est un leurre et la méthode de mesure est à modifier !!

Peut être, il aurait fallu au minimum comptabiliser  les utilisateurs qui ont un Fuseau Horaire = « Paris ».

Quel que soit le chiffre ou la méthode utilisée, le chiffre ne peut être qu’approximatif.

J’aurai aimé poster ma réaction sur la page de l’étude et engager un échange constructif avec Semiocost et autres personnes. Pas moyen de laisser un mot. J’ai sollicité l’entreprise via Twitter. Aucune réponse.

Je ne peux que douter des prestations d’une entreprise qui travaille dans le web social, et qui ignore volontairement ou non les règles de transparence et de collaboration.

Personnellement, je n’accorde aucun crédit à cette étude et je plains les sites et blogs qui ont relayé l’information. Cet épisode me rappelle la vidéo de « Jean Sarkozy/Epad » qui a circulé dans tous les JT sans qu’aucun ne vérifie la teneur des propos dans la vidéo.

Soif aveugle des chiffres

Pourquoi un tel engouement à demander/consommer des chiffres du web ?  Pourquoi une telle course à éditer des chiffres et des mesures ?

Pour la première question, la raison est purement marketing. Plus il y a d’utilisateurs, plus les phénomènes sociaux s’amplifient plus il y a moyen de gagner de nouveaux clients. Et vous trouverez les chiffres sur tous les slides et présentations.

Pour la deuxième question, la raison est purement marketing également. Une entreprise qui assure calculer précisément des chiffres du web et affichent ces chiffres à l’unité près, cherche à appâter de nouveaux clients.

Discours ouvert

J’invite Semiocast à réagir à mon billet et répondre à mes arguments. Toute autre personne est bien évidemment invitée à réagir à ce sujet ou sur un sujet connexe.

Ce blog a toujours été un espace ouvert d’expressions.

KHALED DESOUKI_AFP_Getty Images

Je reprend le titre de l’essai de Clay Shirky « The political power of social media » qui démontre l’impact des manifestations populaires et des médias sociaux sur la sphère politique.

Et parce qu’il est très intéressant après avoir observé, d’analyser le réel impact des médias sociaux sur les révolutions arabes . Ces révolutions qui naissent des jeunes et qui se propagent à tout un peuple pour ensuite ébranler l’équilibre géo-politico-économique de toute une région du monde.

Quel rôle ont joué les médias sociaux dans ces révolutions ainsi que dans d’autres manifestations?

Du #SocialPower et du #SocialMedia

Le 17 janvier 2001, le procès du président Joseph Estrada est à la une de l’actualité aux Philippines. Des manifestants ont réussi par le biais de SMS (+ de 7 millions relayés en 1 semaine) à regrouper des manifestations de +d’1 million de personnes et à faire basculer le cours du procès de l’ex-président.

Cette histoire démontre, pour moi, l’une des preuves irrévocables du pouvoir des médias sociaux en politique. La définition des médias sociaux y trouve tout son sens. Après tout, derrière les avatars, les pseudos et autres profils sociaux n’y a-t-il pas des humains? Que ce soit par le biais de SMS ou de réseaux sociaux en ligne, les personnes créent avec leurs conversations des médias puissants.

Aujourd’hui, l’ère informationnelle et ses avancées technologiques ont complètement renversé la donne des révolutions et des guerres et ont réajusté l’équilibre des forces. La généralisation massive des téléphones portables et autres smartphones, et la possibilité de partager les photos et vidéos prises instantanément sur des plateformes comme Facebook, Youtube ou Twitter ont contribué en très grande partie au succès des révolutions qu’ont connu la Tuninie et l’Egypte.

4 vérités inébranlables sur le pouvoir des médias sociaux

- Les médias sociaux sont devenus des médias très puissants: le partage de documents (images, vidéos, podcasts…) en temps réel sur Twitter et Facebook a permis de suivre seconde par seconde ce qui se passait sur le terrain des révolutions en Tunisie et en Égypte. Les médias sociaux, par leurs utilisateurs et leurs conversations, ont conforté leur rôle puissant à transmettre un message à des millions de personnes en un temps record, une caisse de résonance sans équivalent de nos jours.

Un manifestant montre une douille vide. Tunis Janvier 18, 2011. (REUTERS/Zohra Bensemra)

- Les médias sociaux en avant post de l’information: Avec Youtube et Facebook, les jeunes (15-35 ans) ont pu échanger leurs images et vidéos sur les réseaux sociaux. La vitesse de propagation a amplifié le buzz. Tous les ingrédients étaient réunis : des séquences d’affrontements et d’exécutions prises par la population sur place ont immortalisé les instants forts de ces révolutions. Le relai des vidéos par les blogueurs et les twittos a permis leur visionnage par des millions de personnes dans le monde avant de faire le tour des JT et points infos des chaînes TV qui couvraient les évènements.

Des blogueurs égyptiens Anti Moubarak travaillant depuis Place « Tahrir » (Patrick Baz/AFP/Getty Images)

- Les médias sociaux: plateformes par excellence de la fabrication des opinions: les médias sociaux nous donne la possibilité de regrouper notre entourage relationnel (famille, amis, collègues…) sur un seul réseau social et de relayer non seulement nos informations mais surtout nos OPINIONS et avis sur un sujet donné.

Comme le rappelle Clay Shirky dans son essai, en reprenant les propos des sociologues Elihu Katz et Paul Lazarfeld, issus d’une étude d’opinion politique publiée après les élections présidentielles américaines de 1948: « Les médias traditionnels ne suffisent pas à changer l’esprit des gens. Il y a un processus en deux étapes: les avis sont d’abord transmis par les médias et relayés ensuite par les personnes à leurs amis, familles, collègues… C’est lors de cette seconde étape que les opinions politiques sont formées. C’est à cette étape où l’internet en général et les médias sociaux en particulier peuvent faire la différence« .

« Mass media alone do not change people’s minds; instead, there is a two-step process. Opinions are first transmitted by the media, and they get echoed by friends, family members, and colleagues. It is in this second, social step that political opinions are formed. This is the step in wich the Internet in general, and Social Media in particular, can make a difference ».

Elihu Katz & Paul Lazarfeld

Il y a quelques décennies, on votait selon nos références politiques familiales, locales ou régionales. Aujourd’hui, on vote pour une personne et non plus pour un parti. La personnification du pouvoir politique trouve toute sa légitimité dans notre ère où l’image et le branding sont les règles du jeu. Aussi, la démocratisation de l’internet et l’accessibilité d’un très grand nombre de personnes aux réseaux sociaux tels que Facebook ou Twitter, engendre la démocratisation du moi, de l’avis et de l’opinion. Aujourd’hui, tout se dit et se partage publiquement, en temps réel ancré dans la mémoire indélébile du web, ce qui confère aux médias sociaux une grande puissance de frappe pour amplifier la contagion de l’opinion.

-Les médias sociaux: relais indéniable d’évènements:  Facebook joue un grand rôle dans la coordination de manifestations comme celle qui s’est déroulée le 20 février 2011 au Maroc. Les jeunes ainsi que les associations derrière ce mouvement se sont empressés à créer une page sur cet évènement. Ceci a permis de toucher un grand nombre de personnes à travers le pays voire à travers le monde. Le 20 février, plusieurs manifestations pacifiques de milliers de personnes ont eu lieu dans plusieurs villes du royaume. Aujourd’hui la page compte + 31 000 fans.

Conclusion:

Conversations, partage, temps réel, vitesse de propagation, opinions, coordination, tels sont les réels apports des médias sociaux aux manifestations politiques ou a-politiques qu’a connu le monde arabe en particulier ces derniers temps mais que peuvent aussi connaître demain d’autres pays du globe. Pour que les conversations fassent toujours écho, il faut que l’internet reste libre, que l’opinion des internautes conserve sa puissance même si la démocratisation d’un côté peut engendrer la censure ou la surveillance de l’autre côté.

Désormais, les batailles politiques (élections, révolutions…) se joueront aussi sur le ring des médias sociaux.

Avez-vous d’autres vérités à révéler sur le pouvoir des médias sociaux en politique?

Crédits image de garde: KHALED DESOUKI, AFP/Getty Images