Dans un précédent billet Homo Numericus : Je m’identifie, je diffuse et je gère ma réputation, @Amalbel et moi faisions référence au concept « Web Social Subjectif » sans nous attarder sur le sujet. Dans ce billet, je vais essayer de vous exposer mon approche de la Subjectivité du Web et particulièrement le Web Social. J’entends par Subjectivité du Web : la subjectivité des applications Web.

Définition de la « subjectivité » : Qui varie selon la personnalité, les principes et les goûts de chacun. La subjectivité est ainsi intrinsèquement humaine.

L’évolution du web indique le contraire. On assiste à une prolifération d’applications dédiées au grand public et aux entreprises (gratuites ou payantes) de « mesures qualitatives » : mesure de l’image en ligne, mesure de l’engagement, mesure de l’influence, mesure du taux de pénétration.

Aujourd’hui, les applications web 2.0 sont « apparemment » capables de tout mesurer, la plupart se consacrent à la mesure d’indicateurs Marketing. La liste des applications existantes est longue, je vous citera pour illustration : PageRank, Topsy, Klout, How Sociable, Engagementdb.

Mesure des tendances en ligne

L’activité de mesure des tendances en ligne se base sur 3 composantes : l’activité d’une population d’internautes, des processus scientifiques (algorithmes propriétaires ou non) et des processus techniques (traitements logiciels).

La mesure des tendances consiste à attribuer une note/mention à une entité ou un contenu. Par exemple dans Topsy, un individu/entité, présent(e) sur Twitter, se verra attribuer la mention « Influent » ou « Très Influent » et le mécanisme de Google PageRank attribuera une note à une page.

On se retrouve ainsi dans la situation où une application ou un processus informatique formule un jugement sur une entité ou un contenu.

PageRank, première expérience de Web Subjectif

Sauf erreur de ma part, PageRank de Google est la première application subjective du Web. En effet, le rang d’une page selon Google est le résultat combiné de l’activité des internautes et la « qualité » des pages qui référencent cette page. Les résultats de la recherche Google sont ainsi classés en utilisant, entre autres, ce procédé.

Qu’en est-il des pages web qui regorgent de « contenus de qualité » et qui ne sont pas suffisamment référencées ? Combien de fois, j’ai du aller jusqu’à la 6ème voir 10ème page des résultats de recherche  pour repérer la ressource que je recherche.

Le classement des résultats de recherche par Google est-il objectif ? La technologie est-elle réellement neutre ?

Le Web Social est par essence subjectif

Le Web 2.0 est le terrain d’action de l’internaute. A travers les médias sociaux, les internautes échangent entre eux, expriment leurs avis, annotent, évaluent et créent les contenus.

Grâce aux volumes importants de contenus générés par les utilisateurs (UGC), plusieurs applications naissent chaque jour pour mettre à disposition du grand public et des entreprises des indicateurs de mesure quantitatifs et aussi qualitatifs.

Chaque outil met en avant ses propres indicateurs (surtout marketing): taux de pénétration, rank et valeur monétaire du site, visibilité, influence, réputation, sociabilité, etc. Tout cela bien agencé dans des tableaux de bord dignes de ceux des grandes directions.

Devant ce grand choix de services de mesure, quel outil plébisciter alors ? Celui dont on partage l’approche ? Celui qui nous attribue la meilleure note/mention ? Ou bien celui qui est doté d’un beau design et d’une flopée de graphes et camemberts ?

Ce dont je suis sûr : chaque outil reflète ainsi sa propre vision et approche du Web. Par conséquent, les indicateurs qualitatifs sont naturellement subjectifs et ne reflètent pas la réalité.

A vous de décider

L’objectif de ce billet n’est pas de critiquer les applications de mesure des tendances en ligne. Chaque outil, quelque soit sa qualité, est le fruit d’un effort de labeur intellectuel et technique.

Mon conseil : pour une prise de décision, dans le cadre personnel ou professionnel, ne pas se fier uniquement aux indicateurs.

J’espère avoir réussi à vous exposer clairement mon approche de la Subjectivité du Web. Et si de l’obtenir je n’emporte le prix, J’aurai du moins l’honneur de l’avoir entrepris. Les liaisons dangereuses, Lettre IV,  Choderlos de Laclos

–> Source d’inspiration et Lecture recommandée : La face cachée de Google.

About aminedigirep

Amine est ingénieur en Informatique, concepteur et développeur d'applications de monitoring des médias sociaux.

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